Lâcher du lest, c’est aussi accepter de perdre
Il est sans doute arrivé à chacun d’entre nous d’éprouver un sentiment d’injustice, d’être blessé en raison d’un abus, d’une trahison, d’un vol, d’un mensonge destructeur. Cela arrive, même aux gens les plus honnêtes. On peut être honnête et naïf, ne jamais voler ou trahir et se faire abuser, justement parce que l’on n’est, par nature, pas assez méfiant.
Le passé est le passé, nous ne le changerons pas. Soyons bon joueur, acceptons de perdre pour un temps, de nous être fourvoyé, de nous être fait piéger. Cela arrive et c’est tant pis. Un proverbe suisse dit « On est toujours moins bête après qu’avant ! »
Tirons un trait sur nos erreurs, elles nous font grandir si nous les acceptons comme une leçon, mais elles nous enferment dans la culpabilité si nous les ressassons et refusons d’avoir perdu. Il n’y a guère de réelle victoire dans la vie qui ne soit précédée de quelques menues ou lourdes défaites. Les plus grandes réussites sont pavées de cuisants échecs.
La défaite est entérinée, réelle et totale le jour où nous abandonnons
; tant que nous n’abandonnons pas, ce n’est qu’une défaite temporaire, un préambule au succès.
Dans mes entreprises, avant d’embaucher un cadre ou un responsable de secteur, je demande au candidat s’il a déjà connu des échecs. Lorsque celui-ci me répond que non, pensant que c’est une preuve de compétence, je lui dis : « Dans ce cas, allez postuler ailleurs : tout le monde connaît des échecs, et je ne veux pas que les vôtres se réalisent dans mon entreprise ! »
Soit cette personne ment et, par conséquent, elle ne m’intéresse pas, soit elle n’a jamais rien engagé de vraiment grand pour ne pas avoir connu d’échec, et je n’ai pas besoin de partenaires médiocres. Une autre possibilité est qu’elle ait connu l’échec et ne s’en rende pas compte, n’en tirant donc pas de leçon, et je ne souhaite pas m’entourer d’inconscients.
Si nous réfléchissons et désirons être objectifs, nous voyons que les injustices que nous subissons sont la plupart du temps déclenchées par nous. Celui qui pense que ce n’est pas le cas, (on l’exproprie de sa maison pour laisser la place à une autoroute – qu’il se pose toutefois la question de savoir pourquoi il a choisi de vivre à cet endroit -, il subit un licenciement collectif – mais pourquoi ne fait-il pas partie des 20 % restants ? -) doit apprendre que l’existence n’est pas tendre, qu’elle impose à tous de connaître des revers mais que chacun peut en sortir vainqueur, ou tout au moins grandi.
Aussi, ne gardons pas dans notre esprit de vieilles histoires, des liens subversifs, n’entretenons pas d’anciennes rancunes dans notre cœur, même si nous nous sentons « dans notre bon droit ». Notre bon droit, le vrai et seul bon droit, c’est de tout utiliser à notre avantage, de grandir avec les épreuves, de sourire dans l’adversité, de savoir et agir pour que toute perte ou défaite temporaire se conclue à terme par un formidable succès.
Le passé est le passé ; il n’est bon que comme donneur de leçons.
Une fois la leçon apprise, oublions le professeur ; la sagesse acquise est devenue nôtre.
Combien de personnes se privent de connaître un nouvel amour parce qu’elles ressassent sans arrêt le fait de s’être fait plaquer par leur bien-aimé(e) ; elles pataugent dans la mare glauque de leur amertume, respirent les remugles de souvenirs chimériques, ruminent leur déception jusqu’à saturation, ont arrêté leur vie le jour de la rupture et se flagellent depuis en pleurant sur le temps qui ne fait pas marche arrière. Changer le passé est impossible. Inutile de nous révolter, c’est ainsi ; la révolte stérile est l’orgueil mal placé des faibles.
Nous ne ressusciterons pas les morts, nous ne remonterons pas le temps, nous n’effacerons pas nos erreurs, nous ne referons pas l’histoire.
Gravons dans notre esprit que :
- le regret est contre-productif,
- la culpabilité est paralysante,
- la rancœur est autodestructrice,
- le sentiment de persécution est un aveu de faiblesse qui tue dans l’œuf toute possibilité de réalisation, de construction et d’épanouissement personnel.
Ces sentiments ne doivent plus avoir droit de séjour dans notre esprit. Ils ont une réalité existentielle, ils se promènent dans beaucoup de têtes perméables, mais nous avons le pouvoir de ne pas les accepter chez nous.
C’est NOUS qui décidons quels sont les sentiments qui nous habitent comme NOUS décidons qui vient dîner chez nous. Nous sommes maître dans notre maison, personne ne peut venir dicter sa loi chez nous, dénigrer la décoration ou cracher dans la soupe. Mettons à la porte les malotrus, expulsons de notre esprit les sentiments destructeurs et reprenons notre place de Chef de notre existence.
Qu’il est bon de faire le ménage, n’est-ce pas ?
Pour une Positivité constructive,
Philippe Mailhebiau
Clés à retenir :
Citation :
“Il n’y a pas de honte à perdre ou à échouer. La honte, la seule qui puisse nous faire honte, est d’être inférieur à nous mêmes.”
Alain Ayache