Voici une belle décision pour améliorer notre existence, pour rester positif et profiter de tout ce que la vie nous offre : évitons de fréquenter des cercles négatifs, les gens systématiquement pessimistes, n’entretenons pas les conversations désespérantes ou culpabilisantes.
Dans ce cas précis, refuser, c’est agir positivement !
Je me suis posé la question, et je vous la pose à présent : pourquoi aller dans sa famille ou chez des amis si c’est pour se plaindre de ses conditions de vie et entendre en retour : « Attends, toi, ce n’est rien, tu n’imagines pas, moi, ce que je dois subir… » ?
Pourquoi fréquenter des gens et des lieux si l’échange consiste, pour chacun, à déverser ses rancœurs, ses craintes, son négativisme sur les autres ? Il ne nous viendrait pas à l’idée de nous rendre chez quelqu’un avec nos gants de toilette sales, nos déjections, nos mouchoirs pleins de germes ; nous venons avec des fleurs et une bonne bouteille de vin, nous nous habillons bien, nous sourions et présentons le meilleur de nous-même (celui qui n’en est pas capable devrait rester chez lui). Alors pourquoi, sur le plan moral, intellectuel, émotionnel, irions-nous déverser chez nos hôtes nos miasmes psychologiques, et accepterions-nous que les autres en fassent de même avec nous ?
Se plaindre est une très mauvaise habitude, négative et démoralisante.
Partager ses soucis personnels avec autrui, que ce soit des proches ou des inconnus, est profondément impoli et malsain ; cela n’apporte rien de positif et provoque l’éloignement de beaucoup.
C’est le meilleur de ce que nous vivons et le meilleur à venir que nous devons partager, c’est-à-dire le bon côté de la vie, les aspects positifs de notre existence (souvent résultant de l’exploitation opportune de difficultés ou revers. En faire état, si le contexte s’y prête, permet donc une conclusion heureuse). Il est sain et agréable que les gens que nous fréquentons nous quittent ragaillardis par nos propos, réconfortés par notre attitude, et l’inverse également lorsqu’en fin de soirée nous nous quittons. Au lieu de cela, la plupart des gens se séparent en soupirant de fatigue et chacun pense : « Pfff ! Celui-là, avec ses problèmes… Il ne se rend même pas compte que les miens sont cent fois pires ! Heureusement qu’on ne se voit pas souvent ! »
Contexte : deux amies se retrouvent pour prendre un thé ; l’une est déjà assise dans le tea-room, l’autre arrive en retard, excitée, énervée : « Pfff ! Pas moyen de se garer dans ce quartier… » et après une bise, effleurée, de courtoisie, elle enchaîne :
« Tu ne sais pas ce qui m’arrive en ce moment ; une vraie galère ! Non seulement mon mari est impossible malgré notre thérapie de couple, mais mon fils … – Hein ? Oui, avec un éclair au café sil vous plaît – Qu’est-ce que je te disais ? Ah oui, mon fils – tu me diras, ce n’est rien à côté de ce que m’a fait ma femme de ménage, je te raconterai ; oui, alors, ce chenapan, tu ne sais pas ce qu’il m’a dit ? Tiens-toi bien… » Et là commence une longue diatribe sur les problèmes familiaux, la voiture, le boulot, les ballonnements gastriques, la femme de ménage, les puces du chien, les voisins bruyants, cette peste de cousine qui… et à la fin de cette incontinence verbale, elle soupire, esquisse un sourire douloureux, et dit : « Ahhhh, ça m’a fait du bien de discuter avec toi ! J’en avais gros sur le cœur. Et toi, comment vas-tu ? » En clair, elle a déversé sur son interlocutrice pétrie d’ennui un flot de tourments qui se répand dans leur thé presque froid.
Mais comme cette charmante personne, à présent « soulagée », a porté sa tasse à ses lèvres enfin silencieuses, c’est à la première, désormais, de se vider de ses poids morts. Et elle y va sans ménagement puisque, après tout, il lui a fallu écouter (ou faire semblant) d’un air compatissant le miasmatique verbiage.
Le soir, une fois rentrées chez elles, chacune racontera à son mari, mentalement absent, que la journée fut « épuisante », combien leur « amie » est empêtrée dans des problèmes qu’elle voudra décrire mais auxquels son conjoint ne portera aucune attention, et qui ne sont vraiment rien à côté des leurs ; et là, il sera d’accord !
Une caricature ? Pas tant que ça.
Peut-on ne parler que de choses positives ?
Doit-on édulcorer toute discussion ? Certes non. Il ne s’agit pas d’être niais et béat mais, objectivement et à moins de parler à un ami compétent dont les conseils sont avisés – et proposés -, le fait d’étaler ses problèmes sur la place publique a-t-il une seule fois permis de les résoudre ? J’en doute fort. On ne demande pas à un chauve comment faire pousser les cheveux. En général, espérer une réponse idoine conduit à se les arracher.
Adoptons la bonne attitude, rectifions le tir dès qu’une conversation dérape, osons dire que ça va bien, que les efforts payent, engageons la conversation de manière positive et redirigeons poliment le débat vers des sujets constructifs. De toute manière, il est rare que ceux à qui nous parlons trouvent des solutions à nos problèmes, et nous aux leurs ; il est donc inutile d’en faire étalage. Par contre, d’une discussion positive et volontairement constructive peut sortir une réflexion à mûrir, une clef pertinente qui peut nous guider, ou notre interlocuteur, vers une manière intelligente de mieux gérer une situation complexe.
Ne partageons que le meilleur ; c’est la richesse, intérieure comme extérieure, qui se partage, pas la misère, pas la morosité ni la chienlit. Que chacun laisse donc de côté la « crise », le chômage (à moins d’avoir de réelles solutions et non un simple avis qui n’intéresse personne), la baisse de son chiffre d’affaires, l’augmentation du prix de l’essence, les petits larcins de ses employés de maison payés au noir, la précarité de son couple, l’insolence de ses enfants, la bêtise de sa femme (ou l’inverse), la muflerie de son mari (ou l’inverse), les tapis salis par son chien et les cris du canari de la voisine. Il y a toujours lieu et moyen de trouver que « ça ne va pas » ; c’est un fait et nul ne le changera. Par contre, chacun peut changer de comportement et voir, objectivement, qu’il y a aussi toujours lieu et moyen de se réjouir de quelque chose, de constater que le positif est omniprésent, qu’il fait beau ou qu’il va faire beau, qu’il y a de l’avenir dans bon nombre de domaines, que la situation peut s’améliorer et que la fortune sourit aux audacieux*.
*« Audaces fortuna juvat », formule de Virgile que j’ai lue très jeune et n’ai jamais oubliée.
N’acceptons pas que l’on tue nos rêves mais ne tuons pas non plus les rêves des autres !
Une petite histoire philo-ludique (et quelque peu cynique) :
Le matin de la Saint-Valentin, une femme dit à son mari en servant le café :
« Chéri, tu sais quoi ? Cette nuit, j’ai rêvé que tu m’offrais un collier de perles. » Minaudant, elle ajoute : « A ton avis, qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ? »
Un sourire au coin des lèvres, le mari lui répond : « Tu le sauras ce soir ! »
Le soir, alors que Madame a préparé un souper aux chandelles et s’est vêtue d’une jolie robe, Monsieur rentre du travail avec un paquet à la main et le lui offre. Ravie et toute excitée, elle ouvre le paquet et, à l’intérieur, découvre un livre intitulé : « L’interprétation des rêves ».
Faisons attention à nos pensées et nos paroles, à notre comportement social, car la force d’attraction attire et amplifie ce que nous pensons et vivons intérieurement. Si nous sommes négatif, nous attirons du négatif, des personnes tristes, pessimistes, en résonance avec notre état intérieur. Si nous sommes positif, consciemment et volontairement optimiste, mentalement constructif, nous appelons de nos vibrations des individus « chanceux », qui réussissent, qui ne se plaignent pas et partagent la même philosophie que nous.
Une autre histoire philo-ludique : Maître Chin Pô enseigne à ses disciples l’équilibre de la vie ; il leur explique que tout arrive comme cela doit arriver. Un élève contradicteur relève : « Ce n’est pas exact ; par exemple, lorsque nous faisons tomber une tartine, elle tombe toujours du côté beurré.
– Cela t’est-il déjà arrivé ? » demande Chin Pô.
– « Tout le temps ; alors, comment pouvez-vous expliquer cela selon la loi de l’équilibre des choses ?
– C’est simple ; tu beurres ta tartine du mauvais côté ».
« Qui se ressemble s’assemble ! ». En observant nos amis, leurs réactions envers nous, la conversation des personnes que nous rencontrons, nous avons une bonne idée de ce que nous émanons. Si ce n’est guère brillant, changeons nos vibrations ; si c’est enthousiasmant, continuons, nous sommes dans la Positive Attitude !
Pour une Positivité constructive,
Philippe Mailhebiau
Clés à retenir :
Citation :
“Le négatif est l’alibi d’une résignation à n’être jamais soi, à ne jamais saisir sa propre richesse de vie.”
Raoul Vaneigem