Est-il vrai, à votre avis, que nous pouvons attirer des ondes positives de l’univers et qu’elles peuvent nous aider ? Comment l’univers, alors que nous sommes si petits, pourrait s’intéresser à nous ?
Je n’affirmerai rien car je ne suis guère enclin aux certitudes, surtout sur des sujets qui nous dépassent – l’univers – ou spéculatifs – Dieu -. Je préfère la réflexion, l’ouverture d’esprit, éventuellement la conviction.
Ceci me conduit à poser cette question : pourquoi tant de personnes qui ont fait preuve d’une certaine capacité visionnaire (sages, penseurs, philosophes…) ont-elles conduit les hommes, sous une forme ou sous une autre, à cette conscience de l’unité des êtres et des éléments, à cette appréhension des liens que nous sommes susceptibles d’avoir avec des mondes visibles et invisibles, au fait que nous pouvons communiquer avec l’univers, voire expérimenter la sensation de ne faire qu’un avec des mondes qu’intellectuellement nous ne connaissons pas ? Il est des hommes qui ont influencé des générations en expliquant qu’il est possible de vivre heureux, malgré des circonstances difficiles, par la compréhension que nous faisons partie d’un Tout, et que, grâce à cela, il dépend de notre volonté de maîtriser notre destin. Se seraient-ils tous fourvoyés ? J’aime cette pensée de Thierry Janssen : « Notre essence est spontanéité et liberté. Elle est notre élan vital, le noyau de notre être, la source intarissable de notre créativité. Elle connaît le projet profond qui nous rendra heureux ». Pensez-vous qu’il ne s’agisse que de notre personnalité existentielle, soumise aux conjonctures ?
Depuis des siècles, pléthore de religieux (quelques inspirés, beaucoup de fanatiques) affirment qu’il y a un « Ciel » qui nous regarde et peut nous aider ; ou nous juger, ce qui est moins sympathique.
Si le concept du « Ciel » est une métaphore pour les pragmatiques, un vœu pour les pieux, une assurance-vie pour les âmes inquiètes, une certitude pour les doctrinaires, l’idée sous-jacente est identique à celle des métaphysiciens et philosophes.*
*Lire l’article sur le sens souhaité de mes messages philo-ludiques, Précision… 3/5 : la philosophie et la foi sont-elles compatibles ?
Je ne dis pas que cela soit suffisant pour être regardé comme vrai, mais j’observe que ceux qui pensent qu’il y a une harmonie cosmique et une communion possible entre le microcosme (l’homme) et le macrocosme (la nature, l’univers), et agissent en fonction, sont globalement plus épanouis que ceux qui nient cette possibilité, ou n’y pensent tout simplement pas.
C’est Pythagore qui a donné sa dimension spirituelle au terme « cosmos » (ordre, en grec), en considérant une harmonie du Tout d’où serait issue la beauté des idées et des formes (le terme « cosmétique » vient de là). Voici un extrait de ce qu’en dit Jacques Dufresne*:
*Philosophe québécois, auteur de nombreuses publications et fondateur, avec Hélène Laberge, de L’Encyclopédie de L’Agora.
« Pour les Pythagoriciens, une vision du monde excluant l’homme n’aurait pas été une vision du monde. À leurs yeux, l’homme était intégré au monde comme l’oeil à l’ensemble du corps. Le sens de l’existence humaine découlait de ce sentiment d’appartenance au grand Tout, lequel était appelé macrocosme (grand cosmos), par analogie à l’homme qui était considéré comme un microcosme.
On devine la joie du musicien qui, le premier, a tiré des sons harmonieux du chaos des bruits, de la cacophonie, et celle de l’architecte qui a créé les premières proportions plaisant à l’esprit autant qu’à l’oeil. Tel était le sentiment de Pythagore devant l’univers. Derrière le mouvement ordonné des astres, il voyait le rayonnement de l’Un, de l’Achevé. »
Nuançons Savoir et Connaissance…
Le savoir intellectuel est une chose, la connaissance en est une autre. Il y a tant de choses que nous connaissons sans pour autant les avoir apprises, et nous possédons un savoir souvent inexploité. Le mieux est de joindre les deux. Je vous donne un exemple : nous pouvons scientifiquement savoir quelles sont les cellules spécifiques d’un fruit, étudier les molécules les constituant, analyser ses vitamines, disséquer sa peau, comparer sa texture, mais ceci reste un savoir extérieur. Il est aussi possible de ne rien savoir de tout cela mais de manger le fruit. Laquelle, des deux démarches, permet de mieux connaître le fruit et d’en tirer bénéfice ? Je ne sous-entends pas qu’il faille négliger la science, au contraire ; elle est une expression exceptionnelle de l’intelligence humaine. Toutefois, on ne peut reposer le sens de notre existence uniquement sur elle.
En clair, vaut-il mieux tout étudier sur l’amour ou connaître l’amour ?*
*Il est intéressant de noter que l’étymologie latine de connaître est cognoscere, d’où vient cognition, fondé sur co, donc sur le principe signifiant « ensemble, de concert », ce qui justifie la traduction en « connaître » de l’union charnelle d’Adam et Eve. « Et Adam connut Eve… ». La connaissance résulte d’une fusion, le savoir découle d’une étude.
Durant des milliers d’années, nous n’avons pas eu la possibilité de comprendre, puis prouver, que l’air était une matière, un ensemble de gaz (en fait, nous ne nous posions pas la question), l’air étant invisible, inodore et impalpable. De manière objective à l’époque, il « n’existait pas ». Et pourtant, il a toujours été ce qu’il est et nous en avons sans cesse bénéficié.
Ce n’est pas parce que nous ignorons une chose que cette chose n’existe pas et ne fonctionne pas. L’enfant ignore qu’il a un estomac, un coeur et des poumons, et pourtant ils fonctionnent et le maintiennent en vie. Nous pouvons penser qu’il en va de même dans bien des domaines, et notamment concernant la Force d’attraction.
Une femme a-t-elle besoin de savoir comment fonctionne le corps humain pour concevoir et mettre au monde un enfant ? Non. Elle le fait naturellement et, avec le temps et selon l’intérêt que cela représente pour elle, elle peut apprendre la « magie » de la création, en connaître les rouages biologiques et physiques.
Ne pas posséder la preuve d’une chose n’implique pas qu’elle ne soit pas…
Ce serait une belle prétention de penser que nous savons exactement comment la vie et l’univers fonctionnent. Nous avançons scientifiquement, nous découvrons, nous comprenons des mécanismes de plus en plus complexes et constatons l’effet d’énergies considérables, bien que la terre ne représente qu’une microparticule insignifiante de l’univers. Aussi serait-il intellectuellement imprudent d’affirmer que ceci est et que ceci n’est pas (en dehors de sciences élémentaires, s’entend)*.
* A moins de succomber au nihilisme de Gorgias qui se résume en trois points :
« – Rien n’existe. – Si quelque chose existe, ce quelque chose ne saurait être appréhendé et encore moins connu par l’homme. – Même si cela était, son appréhension ne serait pas communicable à autrui ». Si cela vous intéresse, étudiez cette thèse, mais si elle est intellectuellement satisfaisante, elle me semble captieuse.
Une chose est sûre, c’est que tout être, toute matière, toute particule sont constitués d’atomes, et ces atomes nous sont communs. L’atome est le « dénominateur commun » de tout ce qui existe. Partant de là, est-il insensé de considérer que ce lien est une disposition à des échanges possibles, encore inconscients et non maîtrisés aujourd’hui mais demain potentiellement exploitables ? Quand Edison assura pouvoir faire communiquer les individus par les ondes, il fut pris pour un fou. Et cela ne date que d’un peu plus d’un siècle (1877).
Il me semble que c’est Edgar Cayce qui a exprimé le principe suivant (si je me trompe, merci de me le faire savoir) : « La loi d’attraction est simplement un principe de similitude. Les choses semblables s’attirent, se plaisent et s’influencent. Comme dans l’expression : « Tu déteins sur moi ». Deux aimants s’attirent car ils sont de la même nature, tout comme les pensées de la même nature s’attirent et s’assemblent. »
Envoyer une pensée d’amour au monde est un acte que nous pouvons regarder comme rationnel et productif…
J’ai le souvenir d’une conférence que j’ai donnée au Québec dans les années 80 durant laquelle mon enthousiasme et ma foi enflammait l’assemblée ; j’expliquai comment un sentiment d’amour envoyé à toute l’humanité, à la terre entière, à l’infini, transforme notre vie, car cet amour nous touche avant tout, même s’il ne peut changer le monde.
Qui n’a pas éprouvé un sentiment de bien-être en manifestant de l’empathie, de la compassion envers son prochain ? Qui n’a pas été transcendé par un élan d’amour pour son ou sa bien-aimé-e ? Qui n’a pas senti son cœur s’accélérer et des picotements sous la peau en regardant son enfant dormir ? On a, dans ces instants précieux, la conviction que l’amour est la force la plus puissante au monde.
J’expliquai aussi comment nous pouvions parler à la Nature, aux « entités » de la Nature, toucher un arbre ou un rocher avec conscience, communiquer avec les Eléments, la terre, l’eau, l’air et le feu ; je développai l’idée que nous pouvions ne faire qu’un avec l’univers si nous le voulions, pour conclure sur le fait que les sensations physiques et psychiques que nous éprouvions alors sont vivifiantes, exaltantes, et guérisseuses.
J’ai ensuite proposé à mon auditoire de nous concentrer sur le monde et, tous ensemble, d’envoyer de la lumière et de l’amour à tous les êtres existants. Nous avons fermé les yeux, respiré profondément, et projeté de la lumière à l’infini. Après quelques minutes, nous nous sentions bien et le sourire régnait sur les visages. En maintenant en nous une pensée positive et en la communiquant au monde entier, nous éprouvions en retour un état de paix et de bien-être, nous ressentions une harmonie entre l’univers et nous, nous éprouvions, en fait, les effets de la Force d’attraction.
Bien sûr, tout n’est pas positif sur la terre, loin s’en faut, mais comme nos pensées l’étaient, nous n’avons à cet instant ressenti que du positif.
Le doute est nécessaire, mais il n’explique rien…
Lors des questions-réponses qui suivirent, quelqu’un se présentant comme scientifique et rationaliste prit la parole pour relever que tout ceci était spéculatif, qu’il n’y avait aucune preuve de la réalité d’une possible communication entre la nature, l’univers et l’homme. Je lui ai répondu qu’il avait raison, que rien ne prouvait scientifiquement ce que j’avançais, mais que le fond de ma conviction était juste, même si la forme pouvait être contredite, et j’en prenais pour fondement ma propre existence. « En agissant comme je le fais, répondis-je, ma vie s’est améliorée, les maladies et déficiences que j’ai supportées depuis ma naissance ont disparu les unes après les autres, mon optimisme m’a fait réussir presque tout ce que j’ai entrepris et, surtout, je me sens bien dans ma peau, heureux au point de vouloir partager cette expérience avec le monde.
Je comprends, ai-je poursuivi, que ce que je dis ne corresponde pas à ce vous avez appris, mais le doute vous prive de cette expérience épanouissante. Avant d’avoir essayé, il ne me paraît pas objectif de contester l’effet bénéfique des pensées et sentiments positifs envoyés à la terre entière. »
Il n’y avait pas de conflit, juste une divergence de points de vue, ce qui est nécessaire dans l’échange ; aussi ai-je demandé à l’assemblée qui, parmi les quelque trois cents personnes présentes, partageait l’opinion de mon contradicteur, et qui pensait que ce que je disais était cohérent. Une bonne quinzaine d’individus se sont déclarés en faveur du point de vue nihiliste (bien qu’il ne comportât pas toutes les composantes du nihilisme, l’argument en était l’expression), les autres étaient heureux de ce qu’ils avaient entendu et vécu durant notre communion de pensée.
Le plus frappant était la froideur exprimée par le visage de ceux qui se fermaient à de nouvelles idées, qui se refusaient à expérimenter une nouvelle façon de penser et de vivre, comparée au sourire manifeste de la majorité des personnes présentes. Ce que je disais n’était pas prouvable, ni même les propos tenus nécessairement exacts, mais les effets en étaient bénéfiques, et c’était bien le but de mon intervention.
Durant toute ma vie, j’ai attiré ce que j’ai appelé, constaté la mise en route de ce que j’ai déclenché, que ce soit positif ou négatif. Mes erreurs me sont revenues en plein visage, ma naïveté m’est apparue au grand jour, et mes convictions de réussite se sont confirmées.
Dès mon enfance, alors que je ne connaissais pas le terme « Loi d’attraction », je savais que je pouvais obtenir ce que voulais car ma vie serait à l’image de mes pensées les plus fortes, soutenues par une capacité d’aimer à toute épreuve et une volonté qui s’exprimerait par la persévérance, la détermination, et la constance dans la détermination.
A chacun de nous de se situer et de savoir ce qu’il attend de la Force d’attraction ; en fait, la réponse dépend de la confiance que nous avons en nous-même et de la foi (même athée) que nous accordons à l’Harmonie Existentielle*.
*Ce thème sera le sujet d’un prochain article.
Pour une positivité constructive,
Philippe Mailhebiau
Citation :
Pour ceux qui croient, aucune preuve n’est nécessaire. Pour ceux qui ne croient pas, aucune preuve n’est possible.
Stuart Chase
Vos “pensées” me procurent toujours autant de plaisir et je me joindrais sans aucune hésitation à la partie de l’auditoire décrite ci-dessus qui a trouvé vos propos “générateurs de bien-être” !
Un autre Philippe (Gyselinck ! ) me disait récemment qu’il espérait que j’aurais l’occasion de vous rencontrer à l’avenir….je le rejoins dans cet espoir …l’appel à” l’Univers” est donc lancé.
Charline Nocart (Namur, Belgique)